
Avec une maestria certaine, Nicolas Sarkozy est en un train de réussir l’un des plus beaux hold-up politique de la Ve République. Après avoir aspiré l’électorat de Jean-Marie Le Pen, le voilà en train d’asphyxier François Bayou en cherchant à réduire à néant son espace politique. Nicolas Sarkozy entend, en effet, faire du Bayrou sans Bayrou. Lui qui a refusé tout débat avec François Bayrou dans l’entre-deux tours, lui qui a tout fait pour que le débat entre Bayrou et Ségolène Royal n’ait pas lieu, se présente maintenant en chantre de la décrispation politique, de l’ouverture et de l’unité nationale par delà les clivages gauche-droite.
Après le débauchage individuel de personnalité de gauche et du centre, voici que c’est un parti entier, le PRG, qu’il vient de tenter de faire tomber dans son escarcelle. Jean-Michel Baylet, dans un texte confus paru dans un quotidien, après un vibrant hommage à Ségolène Royal, a tenté d’expliquer qu’il fallait maintenant au PRG abandonner en raz campagne son alliance traditionnelle avec le Parti socialiste accusé d’archaïsme, de divisions impudiques et d’hégémonisme, sans pour autant remettre en cause les 36 circonscriptions législatives offertes par le PS au PRG, afin de reconstituer, sous l’aile protectrice de Nicolas Sarkozy, l’unité perdue du parti radical.

Que Jean-Michel Baylet ait cru pouvoir se présenter comme le héraut de l’unité du radicalisme a été une illustration de plus du cynisme et de l’hypocrisie en politique et de la difficulté de faire du neuf avec du vieux. Qu’a t-il fait, depuis 12 ans qu’il règne en maître sur le PRG, qui ait été dans le sens d’une réunification ? Quel travail de rénovation doctrinal du radicalisme a t-il entrepris qui rendre possible et durable cette réunification ?
Le trouble des militants radicaux a été immédiat et vigoureux. Jean-Michel Baylet a dû, in-extremis, faire marche arrière. Ce trouble est bien compréhensible. D’abord parce-que la décision de Jean-Michel Baylet avait été prise seule, sans aucune consultation des instances du parti ni des militants. Ensuite, parce-qu’à céder aux sirènes « sarkozistes », le PRG risquait de perdre les derniers députés qu’il lui reste. Enfin et surtout, parce-que le ralliement du PRG voulu par Baylet ne se faisait sur aucun contrat politique clair et ressemblait fort à un chèque en blanc.
La France, pourtant, comme l’a écrit Jean-Michel Baylet, a besoin d’un retour des radicaux. Mais pas des « radicaux radis » dont on s’est trop longtemps et légitimement moqué, rouge à l’extérieur, blanc à l’intérieur, et toujours près de l’assiette au beurre. Non, la France a besoin du retour d’un radicalisme authentique, héritier du philosophe Alain, de Jean Zay et de Mendès-France, ferme sur les principes tout en sachant être ouvert et tolérant, déterminé dans l’action tout en étant pragmatique dans sa mise en œuvre. Un radicalisme qui assume sa position centrale sans être alternativement un supplétif de gauche ou un supplétif de droite.

Ce radicalisme existe. Il est engagé clairement dans le difficile combat entrepris par François Bayrou pour rénover, par delà les effets d’annonce, la vie politique française et résoudre en profondeur la crise démocratique du pays. L’Union des Républicain radicaux (U2R), créé dès 2002 comme une carrefour du radicalisme libre, a pris toute sa place dans la campagne présidentielle de François Bayrou et incarne pleinement, au sein du Mouvement Démocrate, auprès des radicaux issus de l’UDF, la filiation radicale, républicaine et laïque.
L’existence d’un courant radical indépendant et puissant ne peut s’épanouir que dans un contexte institutionnel profondément différent de celui actuellement en vigueur, qui a conduit à une bi-polarisation stérile de la vie politique. La « révolution orange » incarnée par François Bayrou et le Mouvement démocrate, et qui a recueilli l’adhésion de près de 8 millions de Français, ne se fera pas sur des faux semblants et des ralliements de circonstance. Comme aux lendemains de la seconde Guerre mondiale, face aux urgences de la France confrontée aux défis de la mondialisation, la démocratie chrétienne, le radicalisme, et le socialisme libéral peuvent et doivent savoir travailler ensemble, sur des objectifs clairement définis. La constitution d’un puissant pôle radical au sein du Mouvement Démocrate est une condition de la réussite. C’est à cette renaissance du radicalisme autour de François Bayrou à laquelle l’U2R appelle ici solennellement tous les radicaux, de toutes les obédiences.
Emmanuel DUPUY,
Président de l’Union des Républicains Radicaux
et quel donnant-donnant tu veux, votre parti a été viré du 1er tour ds 98% des circonscriptions.
Rédigé par : René | jeudi 14 juin 2007 à 12:27
donc aucun donnant-donnant sauf dans les 2% restants! Que je sache le Ps n'a pas introduit la proportionnele entre 1997 et 2002. Donc ils vont se faire f...
Ce qui ne m'empechera pas de voter pour la candidate du PS dans la 4eme circonscription du Rhone : Najat Belkacem. Elle reste en lice contre Perben. Azouz Begag(14,2 % au 1er tour) appelle a voter pour Jean-Louis Touraine( PS) contre Dubernard et Richard Morales(MoDem ex-prg) appelle aussi a voter PS a Villeurbane. Alors vous voyez bien que l'on est pas trop bornés ! Je precise que j'ai été au PRG de 1993 a 2001.
Pour l'avenir politique je souhaite et je ferais tout pour que le Modem supplante et marginalise le PS et devienne la 2eme force du pays. Regis
Rédigé par : CHAYNES Regis | vendredi 15 juin 2007 à 22:17
ouais, et imaginez, ds ce cas improbable d'un Modem devant le PS, que le PS ait la même attitude bornée que le Modem : "ni ni", vs vs feriez aussi avoir et bouffer par l'UMP. Le PS et encore moins le Modem ne peuvent se permettre d'ignorer l'autre.
Rédigé par : René | vendredi 15 juin 2007 à 23:27
Je ne vois pas pourquoi le MoDem devant le PS est un cas improbable. Personne ne sait de quoi demain sera fait. Si en 1969 quelqu'un avait dit que le PC avec 21,5% des voix allait finir a 1,9 et que le PS avec 5,4 % allait etre au pouvoir 12 ans apres personne n'y aurait cru.
Un peu de cynisme : si le MoDem passe devant le PS et que le Ps soit aussi borné que le Modem aujourd'hui nous aurions la situation actuelle inversée: Le MoDEm avec 120/160 deputes et le Ps avec entre 1 et 3. Cela m'irait tres bien.
Rédigé par : CHAYNES Regis | samedi 16 juin 2007 à 17:37
Vous devriez relire tous vos commentaires à l'aune des résultats.
Voici les miens. Oui le PS est archaïque et n'est malhaureusement pas prêt à se réformer. Cette défaite contenue ne va pas l'y inciter.
Le MoDem a défendu une ligne d'indépendance, ce qui n'exclut pas des alliances, mais exclut de s'inféoder à l'UMP ou au PS.
La place des radicaux me semble au Centre, qu'ils soient de gauche ou de valoisiens. Mais comme beaucoup des députés UDF qui ont rallié Sarkozy entre les deux tours, les RV veulent garder leurs élus et vont à la soupe. Quant au PRG entre les pro-socialistes, les marins d'Ulysse attirés par la sirène Sarkozy, ils sont sourds à l'appel du Centre.
Nous perdons du temps. Mais je parie que dans 2 ou 3 ans, vous nous aurez tous rejoint (et bien d'autres).
Rédigé par : Michel Hinard | jeudi 21 juin 2007 à 00:12
Vous devriez relire tous vos commentaires à l'aune des résultats.
Voici les miens. Oui le PS est archaïque et n'est malhaureusement pas prêt à se réformer. Cette défaite contenue ne va pas l'y inciter.
Le MoDem a défendu une ligne d'indépendance, ce qui n'exclut pas des alliances, mais exclut de s'inféoder à l'UMP ou au PS.
La place des radicaux me semble au Centre, qu'ils soient de gauche ou de valoisiens. Mais comme beaucoup des députés UDF qui ont rallié Sarkozy entre les deux tours, les RV veulent garder leurs élus et vont à la soupe. Quant au PRG entre les pro-socialistes, les marins d'Ulysse attirés par la sirène Sarkozy, ils sont sourds à l'appel du Centre.
Nous perdons du temps. Mais je parie que dans 2 ou 3 ans, vous nous aurez tous rejoint (et bien d'autres).
Rédigé par : Michel Hinard | jeudi 21 juin 2007 à 00:12
Les resultats du 2eme tour des legislatives ne changent pas mes opinions sur la situation politique meme si je suis d'accord avec Michel Hinard sur les positions et attitudes des uns et des autres. Par contre je ne suis pas d'accord avec la fin "dans 2 ou 3 ans nous nous aurez rejoint". Que recouvre ce "nous"? Le Parti radical Valoisien?
Cette phrase indique que tot ou tard le MoDem devra rejoindre l'UMP ou le PS et que la voie centriste est impossible a tenir et a mettre en oeuvre. Je fais le pari du contraire meme si le chemin est difficile. En tous les cas cette est exaltante et le nombre des nouveaux adherents au MoDem leur enthousiasme,gentillesse,vivacité et confiance en leurs propres forces et l'avenir font plaisir a voir. Meme si nous sommes toujours minoritaires je préfère etre avec eux et essayer un Autre Chemin.
Je pense a Gilles Artigues,ex-député de la Loire resté fidèle a Francois Bayrou et a l'UDF-MoDem,battu le 10 juin et qui a dit "moi le matin je peux me regarder dans une glace sans avoir honte". Je prèfére des personnes comme lui putot que ceux qui vont a la soupe.
Rédigé par : CHAYNES Regis | jeudi 21 juin 2007 à 09:03
Je suis tout à fait de l'avis de cet article. Le retour d'un radicalisme modéré, pragmatique, pondéré, serait une vraie bouée d'oxygène pour la vie politique française.
Rédigé par : Thibault | jeudi 28 juin 2007 à 01:16
Chers amis d'U2R,
Aujourd'hui, je tiens à remercier personnellement Regis Chaynes pour toutes ses contributions. Il anime avec passion le débat, le rendant toujours très vivant. Ce qu'il dit, tout particulièrement de Gilles Artigues, me touche beaucoup. En effet, au sujet de la liberté de parole de l'UDF, l'UMP a fait payer Gilles Artigues car François Bayrou était "intouchable".
Les élus du "Nouveau centre" ont accepté d'avoir une image "brouillée" plutôt que de faire l'effort du débat interne en toute transparence quand divergence il y avait. Qu'en retirent les électeurs de l'UDF?
Une impression de nébulosité.
Ceux qui réfléchissent sur la démocratie, eux, et ils ne sont, peut-être, pour l'instant, pas très nombreux, se disent que la clarté du débat ne viendra pas des membres du "Nouveau Centre". Ceux-ci, en effet, se sont affichés comme des passeurs qui transportent en toute obscurité, comme en fraude,des idées politiques. C'est là, ce que le MoDem doit condamner avec la plus grande fermeté car c'est vraiment le contraire de la démocratie et du vrai respect qu'un élu doit avoir pour ses électeurs. C'est là qu'on mesure l'importance de la déclaration de Gilles Artigues:
"Moi le matin, je peux me regarder dans une glace sans avoir honte".
Et si les élus du Nouveau Centre n'ont pas honte, c'est qu'ils ne croyaient pas fondamentalement à la démocratie.
Toutes mes félicitations donc, à Régis Chaynes et mes amitiés à tous!
Robert Brugerolles
robertbbrugerolles@free.fr
Porte-parole du
Souverainisme libéral coopératif
Rédigé par : Robert Brugerolles | jeudi 28 juin 2007 à 16:26
Chers amis,bonjour
Je viens d'aller ecouter Francois Bayrou a l'IEP de Lyon. Grand amphi bondé,personnes debout,assises sur les marches,2eme amphi plein,personnes dans les couloirs!
Le MoDem sera organisé en Poles: Pole democrate-Chretien,Pole ecologiste... Je souhaite donc la creation d'un Pole radical.
regis chaynes
Rédigé par : CHAYNES Regis | lundi 09 juillet 2007 à 23:17
Les différents "pôles" garderont-ils leur structures de bases (CAP 21, U2R, etc..) où seront-elles dissoutes dans le Modem?
Rédigé par : Nicolas | mardi 10 juillet 2007 à 12:27
On ne sait pas encore. Je pense que le mode d'organisation retenu sera le fruit des nombreuses discussions locales entre adherents et aussi sur les blogs et forums qui sernot synthetisées lors du Congres(fin octobre ou debut novembre.D'ici la il faut nous exprimer,il faut que les echanges soient nombreux. j'ai confiance dans les adherents du MoDem car quand on est animé par le desir,la volonté et la determination de construire du neuf,un Chemin Nouveau,defendre le Bien Commum,il ne peut en resulter que du positif. amities a tous. regis chaynes
Rédigé par : CHAYNES Regis | mardi 10 juillet 2007 à 21:11
LU2R adonc rejoint l'UMP par le biais des "Progressistes" de Besson... Déconcertant pour le moins.
Faire cause commune avec Besson et Héré (plus pro-Européen tu meurs) et se rallier au camp de Sarkozy (contrairement à ce qui a été dit sur ce blog) mérite quelques explications...
Rédigé par : Nicolas | samedi 24 novembre 2007 à 00:12
U2R ferait bien mieux de se dissoudre plutôt que d'offrir ce spectacle groupusculaire et opportuniste pathétique.
Rédigé par : zapataz | lundi 26 novembre 2007 à 17:43