L'U2R se veut un carrefour du radicalisme, d'autant plus que la recomposition politique semble à l'oeuvre. Dans ce cadre, nous publions une tribune libre de Stéphane Lucas, qui bien sûr n'engage que lui.
La recomposition politique ne pouvait sans doute pas épargner l'U2R puisque le radicalisme est sans doute la ligne de partage des eaux de la vie politique française. A l'heure où les sociaux-libéraux du PS rejoignent le gouvernement, où Nicolas Sarkozy tente de dissoudre le débat politique dans le tout-médiatique, où des institutions libérales comme le FMI ou l'OMC sont désormais dirigées par des socialistes français, il y a de quoi être saisi de vertige. Il était alors normal et prévisible que certains d'entre nous soient tentés par l'aventure du pouvoir.
Si en effet la gauche et la droite n'existent plus, si tout le monde est républicain, si la nouvelle frontière passe désormais entre l'immobilisme et le mouvement, on peut comprendre que certains préfèrent le mouvement, plus précisément le pouvoir qui prétend être le parti du mouvement. Le progrès serait ainsi passé à droite tandis que la gauche serait devenue le temple du conservatisme, voire de la réaction : alors soyons nous-même, continuons à défendre le progrès auprès de ceux qui s'en proclament les nouveaux serviteurs.
Face au tsunami sémantique provoqué par l'élection de Sarkozy, reconnaissons qu'il devient de plus en plus difficile de penser avec clarté. Le jeu politique semble brouillé, les repères idéologiques effondrés. C'est ainsi qu'il faut comprendre le désarroi d'un Ps qui in petto approuve l'UMP sur de nombreux sujets (le pseudo-mini traité, ou l'abolition des régimes spéciaux des cheminots...), tout en s'interdisant de le dire. A notre échelle, on comprend également que certains radicaux, fatigués de l'immobilisme à gauche et du coma bientôt dépassé dans lequel se situe le PS, préfèrent devenir acteurs plutôt que spectateurs de l'histoire. Le pouvoir séduit toujours, surtout quand il semble s'installer pour dix nouvelles années. La plume de Guaino aura fait le reste.
A ces radicaux qui rejoignent Sarkozy, et qui restent mes amis, je ne jette pas la pierre.
Lire la suite "Tribune libre : La recomposition politique et les radicaux" »